« Lorsque Tybert reçut enfin son autorisation de porter l'épée, signée de la main même de Wek-Dolnar, Duc de Gawei, il se précipita chez Poldacque l'Armurier. Porter l'épée n'était vraiment pas une mince affaire pour un homme de sa condition. Tybert avait fait sa demande quelques mois auparavant, et il avait dû réunir une quantité absolument ahurissante de documents, preuves et témoignages écrits, en un nombre variable, mais toujours élevé d'exemplaires pour démontrer aux Autorités incompétentes qu'il n'y avait jamais eu ni serf, ni bandit, ni pervers, ni hérétique, ni aucune autre sorte de vilain dans sa Famille. Ayant donc prouvé l'honnêteté et l'intégrité de celle-ci, notre héros fut encore soumis à une longue attente, et, alors qu'il pensait sérieusement à quitter son Pays pour simplifier les choses, comme son Frère l'avait fait quelque temps auparavant, il reçut la visite d'un Légital* affichant un sourire de circonstance. L'uniforme de ce dernier était assez richement doté de dorures et d'accessoires inutiles. Les lois du Royaume de Dilk étaient suffisamment libérales pour que ses représentants ne se sentent pas obligés de revêtir des habits austères. Par contre, ces habits n'en demeuraient pas moins aussi ridicules que n'importe quel autre uniforme. »