Parmi les Ptah Hotep et même les Nefer de Charles Duits je découvris un jour une plante singulière, prodiguant de somptueuses visions et sacrée par essence, dont les prêtres et les religieuses, même les profanes, faisaient un abondant et régulier usage, le gulgulian. Je ne voulus voir là tout d'abord qu'habileté narrative de la part d'un poète et visionnaire du fantastique, mais en parcourant d'autres ouvrages de cet écrivain énigmatique et discret, mort à Paris en avril 1991, je réalisai combien dans la réalité il en avait été de même pour lui, ou peu s'en faut. Mais "l'acrimonieuse poudre verte", ou bien "ciguri", comme il l'appelle dans divers de ces ouvrages hors fantastique, dans sa vie quotidienne ne s'appelait point gulgulian. Elle avait un autre nom, et ce dernier, je l'appris bientôt, était peyotl.
Mon intérêt fut dès lors éveillé, mélange de curiosité pour un écrivain au style précieux et pourtant si mystérieux, et de fascination pour ce champignon hallucinogène.